Le périlleux coup d’Etat de Sarkozy en Côte-d’Ivoire

Publié le par lecteur

 

La reddition de Laurent Gbagbo, seul contre l’armée française et ses mercenaires, risque d’avoir le goût amer des lendemains qui déchantent, pour Ouattara, le président désigné par la communauté internationale.

Une victoire à la Pyhhrus pour l’homme de Sarkozy et des multinationales occidentales, qui risque de provoquer l’embrasement en Afrique.

 

 

Dramatique épilogue que cette fin de Laurent Gbagbo, contraint de lâcher prise pour éviter un bain de sang. Quand les Ivoiriens, abusés par la propagande française diffusée sur les chaînes câblées ivoiriennes, prendront conscience de leur méprise, leur réaction risque d’être violente.

Ce que le dangereux agité de l’Elysée, vexé par le mépris de Gbagbo à son égard,  n’est pas parvenu à faire par ses sommations brutales pendant trois, il l’a finalement arraché par les armes, au nom d’un peuple français, à aucun moment consulté, ni franchement au courant d’une affaire ivoiro-ivoirienne, censée… ne pas le concerner !

 

L’humiliation pour les noirs

 

Combien de vies humaines perdues à cause de la folie guerrière de Sarkozy ? 10000, 50000, davantage ? Le TPI sera-t-il saisi d’une demande d’enquête sur le rôle du président français dans les massacres d’Ivoiriens ?

 

Une chose paraît évidente, violant la résolution 1975, votée le 30 mars par le conseil de sécurité de l’ONU, l’attaque militaire de Sarkozy contre le président d’un Etat souverain aura, sans l’ombre d’un doute, un retentissement douloureux dans les pays d’Afrique noire, qui vivront cette ingérence meurtrière comme une énième humiliation infligée par les blancs. Celle de trop ?

 

En se comportant en mercenaire soucieux de défendre ses propres intérêts et ceux de ses amis exploiteurs de l’Afrique, l’agité a crée un précédent qui pourrait s’avérer particulièrement préjudiciable à la France, dont l’image souffre déjà, depuis son arrivé à la tête de l’Etat français, d’un énorme déficit d’estime à l’étranger.

 

Les Ivoiriens recolonisés

 

Cette victoire n’est pas celle de Ouattara, mais celle de l’armée française que Sarkozy a envoyé combattre, en toute illégalité, l’armée loyaliste d’un Etat souverain qui, à travers la décision du Conseil constitutionnel, a reconnu officiellement Laurent Gbagbo comme son président de la république.

 

Les Ivoiriens, à présent recolonisés par Sarkozy, vont devoir affronter la réalité d’un pouvoir installé par la communauté internationale, en vérité essentiellement, par les anciens colonisateurs français, dont l’objectif sera, avant tout, de préserver les intérêts économiques occidentaux face à la formidable pénétration chinoise sur les marchés africains et ivoiriens en particulier. Qui peut être dupe dans cette affaire ? La France entend conserver la mainmise sur la Côte-d’Ivoire et surtout sur ses richesses naturelles. Point barre !

 

Les intérêts de la population ivoirienne passeront au second plan, le nouveau président sera tenu d’appliquer les règles de l’ultralibéralisme économique débridé dont il est lui-même un champion, ayant occupé le poste de directeur général adjoint du FMI.

 

Mise en garde contre un assassinat de Gbagbo

 

Au moment où les forces spéciales françaises investissaient la résidence de Laurent Gbagbo, pour s’emparer du président de la République ivoirien, un de ses proches, le docteur Claude KOUDOU, lançait cet appel :

 

« Chers compatriotes, Démocrates du monde entier

Qu’est ce qui autorise le président d’un pays étranger à la Côte d’Ivoire de se comporter comme Sarkozy le fait en continuant de bombarder en ce moment même la résidence du Président Gbagbo, le palais présidentiel et la RTI ?

Rien, en tout cas pas la résolution 1975 ! Le contentieux électoral en Côte d’Ivoire n’est pas l’affaire de Sarkozy. Quel mépris à l’endroit du peuple de Côte d’Ivoire et de son Président en particulier et des Africains en général.
Nous observons simplement que Sarkozy ne peut pas avoir cette attitude dans un pays de blancs. Il faut avoir la haine des Noirs pour se comporter comme Sarkozy le fait à l’endroit du peuple souverain de Côte d’Ivoire.

Nous mettons Sarkozy en garde contre un assassinat du Président Gbagbo. Son attitude ne fait par ailleurs qu’encourager les assassinats, les viols, les enlèvements, épuration ethnique et religieuse et les exécutions sommaires perpétrés par les terroristes de Ouattara. Sarkozy soutient un génocide en Côte d’Ivoire. S’il a pu réussir à nier le génocide du Rwanda, celui en cours qu’il cautionne en Côte d’Ivoire sous notre regard avisé ne pourra pas avoir l’excuse de la surprise.

Nous demandons à Nicolas Sarkozy de se ressaisir. Il serait tenu responsable de l’embrasement que peut connaître la Côte d’Ivoire si son attitude arrogante et cavalière continue. »

 

« Un criminel de guerre à l’Elysée »

 

 

 

Comme l’a écrit l’avocat, Gilbert Collard, « Les hommes politiques, les hautes instances qui ont élu dans leurs urnes onusiennes Alassane Ouattara, sont comptables désormais du comportement criminel des troupes du premier chef d’Etat élu, en toute indépendance coloniale, par la communauté internationale. Le premier éjecteur étant, allez savoir pourquoi, Nicolas Sarkozy !

 

L’avenir, dont les indiscrétions percent toujours les plus épais silences nous révélera peut-être, une nuit sombre d’aveux, les raisons de cette affection fraternelle pour le général en chef des « dozos », ces chasseurs traditionnels du nord, qui ne ratent jamais le gibier.

 

Sans prendre parti, ni pour l’élu de l’intérieur,  ni pour l’élu de l’extérieur, les saints étant rarement au pouvoir, on ne peut ignorer les cadavres des mille morts de Duékoué, les populations massacrées, jetées dans les puits, la fusillade le dimanche 3 avril, de dix fuyards, blottis dans la cathédrale San Pedro, l’incendie des villages du ministre Blé Goudé et du footballeur Didier Drogba, l’assassinat de Philippe Remond, professeur, français, et ami de Gbagbo, mort pour cette seule raison. »

 

L’incendie ivoirien risque d’embraser l’Afrique

 

L’acte de guerre, qui a fait tomber Laurent Gbagbo, devrait soulever l’indignation de la représentation nationale française, qui détient seule le pouvoir d’autoriser le chef d’Etat à déclarer la guerre et à engager les forces armées dans un conflit contre un autre pays.

 

De pays des lumières et des libertés, la France vient, une nouvelle fois, d’être rabaissée au statut peu glorieux de pays belliqueux, capable d’agression caractérisée au mépris du droit des Etats.

 

A l’évidence, les Ivoiriens et les Africains, attachés à leur émancipation, vont très mal vivre de se voir imposer par le président d’un pays étranger, fut-ce la France, de surcroît, par les armes, un destin qu’ils n’ont pas choisi !

 

 

Verdi

 

 

Lundi 11 avril 2011

 

 

 

 

Publié dans Afrique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article